dimanche 3 mai 2015

Les vases communicants (43) : Stéphane Murat

Dans le cadre des vases communicants de mai 2015

Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...

L’aventure du 1er vendredi du mois de mai 2015 est ici.


Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir Stéphane Murat dont les mots sont habituellement sur Notes photographiques ici.

Voici les trois photos que je lui avais envoyées pour déclencher nos mots.





Le thème retenu : « Si nous écrivions sur, autour, sous les nuages… ».

Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...

Sous les nuages

Aujourd'hui est un 1er mai pluvieux. Sous les nuages le temps est maussade. Le Bassin d'Arcachon est noyé par les embruns. Ce jour férié est pour moi un moment important de retrouvailles familiales. Je passe du temps avec mon neveu et ma nièce. Louison a eu un brevet de natation et Ivan est venu nous rejoindre à la piscine.

Et je me souviens du temps où mon frère était en vie.

C'était un autre 1er mai à Paris. Il faisait beau. J’accompagnai mon frère Arnaud et son fils Ivan à la grande manif unitaire des syndicats. Et oui c'était un temps où les syndicats étaient encore tous ensemble. Des dizaines de milliers de personnes défilaient pour commémorer la fête du travail. Pour nous deux ç’avait du sens. Nous sommes d'origines ouvrière et paysanne. Les classes laborieuses et les revendications sociales nous parlaient. Des travailleurs du monde manifestaient pour un avenir meilleur.

Aujourd'hui sous les nuages la pluie.
Les syndicats sont divisés.
Le FN fait son show.
Mon frère n'est plus.

Alors je me contente de voir ses enfants. Il vit à travers eux. Je le revois dans les rires et les jeux de son fils et de sa fille. Je me détourne des utopies révolutionnaires pour me concentrer sur ceux qui lui survivent. Je deviens pragmatique. Être un tonton de référence est une lourde responsabilité. L'absence m'a rendu raisonnable. Comme autrefois je ne ratais aucune manif, aujourd'hui je ne rate aucune occasion de voir ses enfants. Mon combat a changé de forme et de nature. A une fraternité abstraite je me suis résolu à la fraternité du concret. Les idéaux ont du sens mais je me dois œuvrer pour les biens des miens. Lorsque Louison me dit : « Je t'aime Tonton » je me dis que je réussis mon pari.

Depuis un temps les 1er mai sont pluvieux.
Aujourd'hui sous les nuages la plage.


Grand merci à Stéphane

Si vous voulez lire mes mots, c’est ici.


Un petit coucou à Brigitte Célérier
Et un grand merci à Angèle Casanova d’avoir repris le flambeau et dont il faut saluer la somme de travail tout au long du mois pour rassembler tous les liens et nous gâter par ses enregistrements et ceux de ses deux compères.


Et que sont les VASES COMMUNICANTS ?
Emprunté à Pierre Ménard, car pourquoi dire mal ce qui a été si bien dit :

« François Bon Tiers Livre et Jérôme Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants (au départ cela s’appelait le Grand dérangement, pas peu fier d’avoir trouvé ce titre de vases communicants) : Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.
Beau programme qui a démarré le 3 juillet 2009 entre les deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres / open space d’Anne Savelli et Liminaire. 

Si vous êtes tentés par l’aventure, faîtes le savoir sur le mur du groupe Facebook des vases communicants




vendredi 1 mai 2015

Les vases communicants (43) : en attendant Stéphane Murat

Dans le cadre des vases communicants de mai 2015

Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...

L’aventure du 1er vendredi du mois de mai 2015 est ici.


Aujourd’hui, j’aurai dû avoir le plaisir d’accueillir Stéphane Murat dont les mots sont habituellement sur Notes photographiques ici.
J’espère que ce n’est qu’un léger contretemps et que bientôt ses mots trouveront place ci-dessous.

En attendant, voici les trois photos que je lui avais envoyées pour déclencher nos mots.






Le thème retenu : « Si nous écrivions sur, autour, sous les nuages… ».


Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre...


Le texte que je lui aie envoyé, resté en en attente de publication, je me permets de le mettre en ligne sur mon propre blog en attentant de bonnes nouvelles.

Ce mois-ci, partage de vases avec Stéphane Murat
Et une de mes photos de nuage
Qui donnera lieu à deux textes, une amie marseillaise, écrivante, de passage à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, s’est jointe à moi…

Deux textes, c’est mieux qu’un…




C’était le soir, ses deux pieds plantés sur la terrasse en bois, elle regardait le ciel.
Dire vite, tout de suite, sans attendre et sans croire qu’on y parviendra, dire le ciel vaporeux rose violacé noir.
Il faudrait savoir peindre,
Il faudrait savoir écrire.
Elles sont cinq, les silhouettes, au loin, noires.
Silhouettes d’arbre, presque alignées presque semblables. Épaisses
Et puis, Don Quichotte.
Seul, dressé, maigre, cette sorte de sapin sombre, s’élance noir, maigre.
Peut-être pas désespéré ;
Héroïque.
Ça serre le cœur.
Pascale REYNIER

&

Une photo, pour aller au ciel…

-       Dis pourquoi il est tout rachitique l’arbre de droite ?
Dis pourquoi le ciel il est en colère ?
Dis pourquoi ?
Dis Anatole…
Pourquoi tu ne me réponds pas ?

-       ….

Silence de mort sur les collines.
Aucun gazouillis, aucun brin de vent, aucun croassement.
La mort rôde.

-       Dis Anatole, c’était quand le jour où le dernier rossignol à chanter
Dis pourquoi le nuage a une tête de dragon ?
T’as vu son œil…
J’ai peur.
Dis-moi Anatole

-       Chut Valentine, je suis en train de sculpter le nuage.
Arrête d’avoir peur.
Ce sera le plus bel oiseau du ciel…
Ne touche pas à mes ciseaux
Valentine !!!